Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les Histoires Biens de Heihachi
20 août 2011

La rencontre fatale

Heihachi était assis près de Ronald. Il dégustait un sandouiche au bœuf de Thaïlande, et la sauce mexicanos dégoulinait de sa lèvre basse. Il se régalait, le bougre, c'était certain. Repu de frites et de ketchup, c'est vers les 13h30 qu'il quitta le restaurant. Mais il ne fit pas un pas dehors que la vue d'une sorte de fou en costume de cowboy se présenta face à sa tignasse:

- Hé toi ! Je t'arrête pour tuage de mouton et mangeage de sauce tartare !

Heihachi sourit, sûr de sa force:

- Écoute petit con, je ne sais pas qui tu es et toi non plus. Écarte-toi de là et rapporte-moi plutôt un digestif !

L'homme se mit en position de tir horizontal. Notre héros sentit la menace, et se mit également en position, comme un réflexe. Mais il n'avait aucun flingue sur lui. Tous ses effets personnels étaient restés à la prison, avec notamment sa gourmette de Droopy et son châle jaune à motifs bleu ciel. Comprenant son erreur, il se ravisa aussi rapidement qu'un lapin de garenne et reprit la parole:

- Enfin, rien ne sert de nous fâcher pour cela, j'ai bien mangé et bien bu, j'ai la peau du ventre bien tendue !
- Tais-toi, ordure ! Tu ne mérites pas de te balader en liberté ! Foi de flic, je vais te coffrer, même si je dois abuser de la force ! Les mains en l'air, canaille !

Cette fois, Heihachi ne pouvait plus reculer. Il sortit donc un stylo quatre couleurs de sa poche et le jeta en l'air de sorte de faire un miroir aveuglant, mais son attaque échoua et le policier en jupette rit de bon cœur:

- Ah ! Ah ! Ah ! Tu es trop faible !

Ce rire de singe mutant éveilla les soupçons de notre héros:

- Mais... Tu es Lei ! Ou Lang, je ne sais plus très bien...
- Oui Heihachi, c'est moi ! J'ai changé de coiffure, mais ça m'empêchera pas de te botter le cul !

Il courut subitement, mais le flic chinois fit un mauvais pas, se tordit la cheville, glissa et tomba dans un ravin. On ne le revit plus durant des années et Heihachi put poursuivre son chemin les mains dans les poches et les doigts de pied en éventail.

Publicité
Publicité
20 août 2011

Le poème de Heihachi

C'était une journée belle et envoûtante. Heihachi se levait avec le soleil dans les yeux et le ventre vide. Il avait pensé toute la nuit, il avait réfléchit comme un surdoué, et il avait même commencé à se dire que l'énervement fortuit et très fou ne l'aiderait pas à obtenir vigueur et compréhension dans le royaume des morts. Les barreaux de sa cellule formaient une sorte de barrière magique vers les étoiles de la nuit, et personne ne pouvait se rendre compte de la transformation fantastique qui était en train de se tramer dans l'esprit vif éclair de notre ami héroïque.
En effet, après le meurtre de la doctoresse des dents de sagesse, aucune police spéciale ne put empêcher Heihachi d'être condamné à une peine de huit mois de prison. Il eut beau clamer son innocence et commander douze patates douces par hectolitre carré, cela ne changea rien et renforça même la décision du juge à augmenter les doses et à compter deux par deux en sautant à cloche-pied entre un cheval à bascule et une pierre de mousse. Les yeux rivés vers le lointain, les nuages scintillant dans la brindille spatiale, Heihachi se mit à écrire sur les murs de sa geôle avec un os de rat et du sang de ptérodactyle:

OH SEIGNEUR,
Quand me ramèneras-tu du beurre ?
Je mange tous les jours des cacahuètes
Et pourtant, même sans cela, je pète !
Qui l'eut cru quand je sois arrivé
Que je mettrais mon pied sur mon nez ?
Et qui comprendra à la fin
La douleur évoquée par un orphelin ?
Car oui, je n'ai point de parents
Abandonné que je fus dès mon accouchement
Illettré et battu par tous
Pourtant j'avais une si belle frimousse !
Ah que la vie est dure et pourtant belle
Comme l'était ce superbe ciel
Que je contemplais avec émoi le soir
Quand j'avais la tête dans des nénuphars...

La vitesse était belle et lyrique, et notre héros au cœur grand savait maintenant comment rendre le monde meilleur: ses poèmes seraient lus dans les écoles, dans les mairies, et dans les cimetières. Vive Heihachi ! Que la gloire et la fortune lui soit acquises, et que la viande de bison soit rapidement dans son écuelle ! Son ventre gargouillait effectivement, et les images du Macdonald lui firent rapidement scier les barreaux de sa cellule pour rejoindre avec vitesse et promptitude le monde extérieur, là même où devait se repaître un génie tel que lui.

18 août 2011

L'attente de Heihachi

C’était un jour de beauté prospective. Heihachi avait eu mal à la dent en mangeant un carambar à la noisette, et il avait pris un rendez-vous chez son pharmacien urgentiste. Il se trouvait donc dans la salle d’attente, seul, comme une vulgaire personne normale qui aurait été abandonnée de tous. C’était un peu une grosse merde, il fallait l’avouer. Une horloge bilingue pianotait les secondes intrinsèquement et les yeux de Heihachi ne pouvaient s’empêcher de la contempler de toute sa laideur tridimensionnelle. Dans sa tête, notre héros devenait très fou. Il n’en pouvait plus d’attendre, il détestait cela. Déjà, l’autre jour, quand il avait dû faire la queue pour aller au cinéma, il avait cassé un pot de fleur de dix kilos sur la vieille dame qui le précédait. Il sut plus tard qu’il s’agissait de Ling Xiaoyu, sa femme. Enfin, il avait fait un séjour au poste pour cela, et il y avait prescription. Le silence était de mort dans la salle. Il n’y avait que des vieux magazines moisis et des chaises pas confortables. Heihachi tapait du pied sur le sol. Il était en stress, lui qui était si beau et si belliqueux d’habitude. Enfin, au bout de cinq minutes d’attente, le médecin femme vint lui ouvrir la porte :
- Bonjour cher monsieur Heihachi, veuillez me suivre s’il vous plaît.
Heihachi voulut botter les fesses de cette bonne femme qui lui donnait des ordres, mais sa douleur dentaire était telle qu’il lui était parfaitement impossible de soulever le talon plus haut que son genou gauche. Il marcha donc d’un air las, et entra dans le cabinet.
- Vous pouvez vous asseoir.
Notre héros en avait plus que ras-le-bol. Cette fois, c’en était trop. Il sortit son colt 257 Magnum et buta le canard bègue qui marchait dans le couloir, avant de pointer du doigt la femme médecin qui avait un badge en forme de rectangle.
- Écoute-moi bien petite pétasse, tu me soignes tout de suite et tu fermes ta gueule !
Oui, Heihachi était vulgaire, mais il avait mal à la gencive et il était très énervé. Il fallait pas le faire chier dans ces moments-là. La femme doctoresse eut peur et partit en courant en sautant par la fenêtre du 3ème étage avant même que Heihachi ait eu le temps de recharger son arme.
- Z… Zut, dit Heihachi d'un air con.
Comment allait-il faire maintenant pour se soigner ? Enfin, il avait tout à disposition, ça serait donc très facile de faire ce que cette femme désormais morte devait faire. Enfantin. Classique. Facile.
Quatre heures plus tard, Heihachi sortait du cabinet avec du sang partout. Un passant qui passait dit :
- Oh mon dieu, mais ça doit être une véritable boucherie là-dedans !
Il décéda rapidement d’un coup de colt, et notre héros s’en alla dans le soleil couchant, vers de nouvelles aventures burlesques.

Les Histoires Biens de Heihachi
Publicité
Les Histoires Biens de Heihachi
Derniers commentaires
Archives
Visiteurs
Depuis la création 7 557
Publicité